Courbe de Laffer

Économiste libéral, Laffer considère que la croissance trop forte de la pression fiscale, c'est-à-dire du poids des impôts, doit inciter les ménages et les entreprises à réduire leurs activités de travail au profit de temps de loisir.

Rendu célèbre par sa fameuse courbe dite "courbe de Laffer", celle-ci montre, en effet, que plus la pression fiscale augmente plus les recettes fiscales de l'État augmentent mais seulement jusqu'à un certain seuil au delà duquel elles finissent même par diminuer. Lorsque le taux d'imposition est au niveau T comme le montre le graphique, Les recettes fiscales sont maximales en M. Si ce taux d'imposition s'élève et passe de T à T ' alors on s'aperçoit que les recettes fiscales diminuent passant de M à N. Ainsi,"Trop d'impôt, tue l'impôt". Et l'État verra ses recettes fiscales diminuer, et, par conséquent sera limité dans ses dépenses.


Déjà d'autres économistes avant Laffer, comme Jean Baptiste Say disait "qu'un impôt exagéré détruit la base sur laquelle il porte". Face à une augmentation des prélèvements obligatoires (impôts et cotisations sociales), les investisseurs renoncent à investir car les gains procurés sont en grande partie amputés par l'impôt. L'activité s'en trouve ralentie et les affaires aussi (moins de travail, moins de revenus) de sorte que l'État rentre moins d'impôts et aura plus de difficultés à assurer les services publics à moins d'augmenter encore le déficit public.

Une baisse des impôts, au contraire, devrait encourager les plus dynamiques et les plus entreprenants à investir pour gagner de l'argent, les gains étant alors moins touchés par l'impôt. Ce surcroît d'activités va créer des richesses dont vont bénéficier tous ceux qui, directement ou indirectement, y ont participé (salariés, prêteurs, actionnaires, entreprises, administrations). La croissance sera relancée. Avec l'augmentation des dépenses et de celle des revenus, l'État pourrait toucher globalement un montant plus élevé de recettes fiscales qu'avant la baisse des impôts. Rappelons que la TVA pèse sur les dépenses des ménages, l'impôt sur le revenu sur tous les revenus des ménages qui le paient, tandis que l'impôt sur les sociétés est calculé sur le montant des bénéfices réalisés par les entreprises.

Raisonnement cohérent et réaliste, vraisemblable mais pas certain. Si personne n'aime payer des impôts, surtout lorsque ceux-ci sont perçus comme étant trop élevés, il serait vain de croire que le niveau d'activité et le dynamisme d'une société dépendent principalement de la charge fiscale. D'autres facteurs entrent aussi en ligne de compte. La confiance dans l'avenir, le contexte économique général, la prise de risque des investisseurs.

L'économie n'est pas une science exacte et rien n'est aussi simple.


Arthur B. Laffer est diplômé en Sciences Economiques de l’université de Munich (Allemagne) et l’université de Yale où il obtint son « bachelor of arts » en 1963. Outre un MBA en 1965, il reçut son diplôme de doctorat en sciences économique de l’université de Stanford en 1972.


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